Le hasard, on le sait, c’est lui qui décide. Les occasions se présentent souvent quand on ne les recherche pas, et même quand on s’en serait bien passé. il convient quand même d’en profiter.

Toujours de nuit, au septième, un jour de grève des transports, mon commandant me demande de le raccompagner à son domicile. Avec la 403, nous voilà partis jusqu’à Clamart. Aucun incident au voyage aller, la surprise est pour le retour. en passant dans je ne sais quelle rue, à Vanves, nous remarquons trois jeunes s’évertuant à faire démarrer une Ami 6 Citroën, petite voiture courante dans les années 65-70. Peut-être les aurions-nous aidés à la faire partir si notre “banalisée” épouvantail ne nous avait pas trahis. A sa vue, le trio éclate instantanément, chacun fuit de son côté. Je suis seul, il ne faut pas compter les avoir tous et même sans la bonne volonté de l’un d’eux, je n’en aurais peut-être eu aucun. Pendant que deux disparaissent dans la nuit, le troisième s’énerve vainement à tenter d’ouvrir la portière. il n’y a plus qu’à attendre qu’il y réussisse pour le cueillir à sa descente de voiture.

Le pauvre garçon, frère de l’un des deux fuyards ne semblait pas avoir inventé la poudre. il jurait ses grands dieux que son frère l’avait entraîné dans cette foireuse aventure. Nos collègues de Vanves hébergeront notre capture et se chargeront de restituer l’Ami 6 à son propriétaire.

A l’inverse, lorsque l’on cherche une affaire, un “crâne”, comme on dit dans le jargon du métier, non seulement on peut ne rien trouver, mais on peut être le dindon de la farce. Témoin cette aventure survenue à deux gardiens désignés pour une surveillance particulière en tenue civile. Plusieurs plaintes émanaient des riverains habitant les rues bordant le Champ-de-Mars, concernant des vols à la roulotte, siphonnage d’essence dans les réservoirs, à l’époque démunis de fermetures de sécurité, et même d’agressions de passantes rentrant chez elles les soirs d’hiver. J’avais été chargé de mettre en place ce service, qui donna quelques résultats positifs d’arrestations de voleurs. Mais une fois, après une nuit passée planqués dans les massifs des jardins n’ayant rien donné, une surprise attendait mes gardiens. en regagnant leur véhicule personnel, garé dans une allée, ils trouvèrent leurs portières fracturées, leurs objets personnels disparus… ils avaient été roulottés pendant leur planque !

Précédemment, j’ai expliqué que j’avais renoncé à suivre un ordre chronologique dès l’instant que je respecte mon concept d’origine : les singularités administratives. Pour mettre un peu d’ordre, je vais quand même en finir avec la 403 du 7e.